Alice KEREN
La prise en compte du deuil dans la médiation familiale
Le deuil, généralement associé à la mort d'un être cher, peut aussi résulter d'une rupture amoureuse ou conjugale, de la perte d'un emploi, d'un changement de domicile, de tous ces boulversements qui jalonnent la vie. Le deuil est un travail intra-psychique normal. C'est une période douloureuse, plus ou moins longue, qui permet de désinvestir progressivement la personne disparue ou l'évênement traumatisant, de retrouver une certaine sérénité et d'être capable de rebondir.
Cette capacité, nous apprennent les ouvrages de psychologie, varie selon les personnes, en fonction, principalement, des expériences acquises pendant l'enfance et lors des premières séparations vécues.
Pour faire ce travail de deuil, chacun puisera dans ses propres ressources et s'appuiera sur le soutien qu'il trouvera dans son entourage familial et social; Les approches sociologiques attestent du délitement des rites sociaux qui accompagnent ces épreuves et laissent l'individu seul face à ses souffrances.
Ainsi dans notre société, le deuil se vit souvent seul, principalement lorsqu'il est consécutif à un divorce, évênement pourtant reconnu comme hautement traumatisant et dont la fréquence est allée croissante ces dernières décennies.
Lors de ses interventions, le médiateur familial sera souvent confronté à des personnes en prise avec un travail de deuil, travail de deuil qu'il devra prendre en considération dans la gestion du processus de médiation familiale.
Ce mémoire, étayé par des entretiens menés auprès de six médiateurs familiaux, permet de réfléchir aux façons dont le médiateur peut accompagner le processus de deuil d'une relation conjugale. Il ne serait pas envisageable, en effet, pour le professionnel, d'ignorer l'état psychologique des parents qui vont devoir coopérer pour prendre des décisions conciliant leurs intérêts et ceux de leur(s) enfant(s).